Quand le télétravail s’installe dans la durée : les bonnes habitudes à adopter

Rédigé le 11/05/2020


Comment faire évoluer le poste bricolé à la hâte au début du confinement en un véritable espace de travail ? Comment en finir avec les journées interminables ou les douleurs lombaires qui s’installent ?

 

LA LISTE DE LA MATINALE

Occasionnel avant le confinement, le télétravail est devenu le lot quotidien d’un quart des salariés français confinés. Autant de postes de travail bancals, bricolés, improvisés, partagés, envahis ou occupés par un tiers qui vont souvent rester d’actualité après le 11 mai, malgré le déconfinement progressif annoncé.

Un détour par Twitter permet de cerner en un clin d’œil plusieurs des désagréments du télétravail : manque d’un espace de travail à soi (« Je travaille sur la table du salon, au moins je sais où sont mes enfants »), disparition de la frontière vie pro/vie perso (« J’en peux plus de mon bureau, j’ai envie de le peindre en noir pour ne plus le voir ») ou encore station de travail inconfortable (« Après sept semaines de télétravail, il apparaît clairement que ma chaise est pourrie, et j’ai le dos en compote »).

Malgré ces ombres au tableau, le télétravail est plébiscité par 62 % des Français, qui aimeraient l’adopter postconfinement (étude Deskeo, avril 2020). Alors pour quelques semaines encore, ou plus si affinités, voici quelques pistes à considérer pour optimiser son poste de travail à domicile.

Disposer d’un espace de travail dédié

Afin de contrer le blurring (ou absence de frontière entre vie pro et vie perso), le podcast « Bien vivre le travail » recommande si ce n’est pas déjà instauré de « faire de son entourage un allié » en établissant des règles de vie communes (emploi du temps, répartition des tâches, garde alternée des enfants, pas d’intrusion inopinée dans le « bureau »…).

A défaut de disposer d’un bureau ou d’un espace de travail bien à soi, la salle de bain étant hors jeu, il revient de délimiter ce lieu où l’on est amené à travailler, même symboliquement, « afin de respacialiser cet espace délocalisé avec le confinement ».

Quel qu’il soit, il doit être « légitimé » au même titre que l’espace salon ou nuit, selon Corinne Pélissier, architecte feng shui invitée du podcast. Ce qui implique, par exemple, de bouger les meubles pour signifier qu’on est « au travail », ou encore d’instaurer des codes visuels, pour soi et les autres, tels que porter un casque, endosser une veste ou déplacer un élément du décor. L’architecte conseille de s’installer de préférence avec un mur dans le dos, et de privilégier une perspective pour « s’offrir une nourriture visuelle » au-delà de son écran.

Veiller à l’ergonomie de son poste de travail

Télétravailler, assis dans son canapé, l’ordinateur sur les genoux, ou calé sur le ventre, allongé sous la couette, est « à consommer avec modération ». En l’absence d’un poste ergonomique en tous points, il convient d’être au moins assis sur une chaise, ou debout, et l’ordinateur installé sur la surface plane d’une table, d’un bureau ou d’un plan de travail.

Des réglages s’imposent pour ménager sa vue et s’épargner les postures inconfortables, et douloureuses à la longue. Les plus perfectionnistes avaleront les 86 pages de la brochure conçue par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) et ajusteront ce qui peut l’être avec les moyens du bord. « La posture idéale n’existe pas », souligne l’INRS, mais « il existe une posture de moindre inconfort », à savoir pieds à plat sur le sol, l’angle du coude droit, avant-bras proche du corps, main dans le prolongement de l’avant-bras, le dos droit ou légèrement en arrière, soutenu par un dossier.

Pour ce qui est du réglage de l’écran d’un poste de travail informatique, rien de tel qu’une infographie ou quelques minutes derrière une vidéo. « Placer le moniteur droit devant vous, a minima placé de la longueur du bras et de façon à ne pas devoir tourner la tête », guide celle-ci« Le haut de l’écran doit se situer au niveau des yeux et incliné en fonction de son ressenti », explique cette autre vidéo, qui passe aussi en revue souris, clavier et documents de travail.

Faire des pauses

Avec le confinement, et tenant compte des contraintes qui sont celles du télétravailleur, le rapport au temps de travail est bouleversé. S’il peut respecter ses amplitudes horaires habituelles, ou les moduler si besoin, notamment en accord avec son employeur, le télétravailleur n’est pas tenu de les outrepasser.

De plus, comme sur l’autoroute, le slogan « Une pause s’impose »vaut aussi sur son lieu de travail, comme en télétravail, et au-delà de la simple pause méridienne. Qui dit pause, et la tentation est ô combien plus grande chez soi, ne dit pas nécessairement jeux vidéo et friandises… Idéalement, elle est à faire à distance du poste de travail, voire dans une autre pièce si cela est possible.

Il est recommandé de faire au moins 2 minutes de pause active toutes les 90 minutes de travail. Cette vidéo préconise même cinq exercices qui, s’ils sont délicats à pratiquer au bureau, ne le sont pas du tout loin du regard des collègues. Et on finit en beauté avec des encouragements bien mérités et ce « Bravo ! Moins de sédentarité = plus de bien-être ».

 

Soigner les douleurs

Télétravailler à son domicile implique le plus souvent de s’accommoder d’un environnement et d’un matériel qui ne sont pas appropriés. Une bonne posture à son poste de travail réduit les risques de troubles musculo-squelettiques. Mais une assise prolongée peut provoquer des maux de tête et de dos, des douleurs cervicales, aux épaules, aux poignets et même aux genoux. Pour les éviter, penser à se lever avant que les douleurs ne s’installent, à faire quelques pas à travers l’appartement, quelques allers-retours sur le balcon ou jusqu’au fond du jardin, et à pratiquer des étirements des zones sensibles et/ou douloureuses.

A chaque mal, son « baume » apaisant. Une nuque raide et des cervicales endolories ? « Mains sur le milieu de la tête, rentrez le menton puis enroulez la tête progressivement vers la poitrine », invite le kinésithérapeute Alexandre Auffret dans l’un des trois exercices qu’il détaille sur YouTube pour assouplir ces tensions. Douleur dans le bas du dos ? Suivez les conseils de « Major Mouvement », en chemise-maillot de bain, sur Instagram : un mouvement de torsion à faire à même le sol pour étirer l’articulation sacro-iliaque ou encore cette autre astuce qui implique de faire corps avec son lave-vaisselle, ou lave-linge. Ne pas oublier d’étirer les poignets, les jambes et même les yeux.

Pour les amateurs ou novices qui disposeraient de 45 minutes, Lola Yoga propose une séance gratuite et accessible à tous pour compenser les effets du télétravail : améliorer le retour veineux, traiter les tensions musculaires et les troubles digestifs liés à une position assise prolongée. Namasté.

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