La santé mentale des salariés confinés en danger

Rédigé le 29/04/2020


Après six semaines de confinement, l’état psychologique des Français continue de se dégrader. C’est ce que révèle la deuxième vague du baromètre relatif à la santé psychologique des salariés, réalisé par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, spécialiste en prévention des risques psychosociaux et en qualité de vie au travail*, dévoilé le 28 avril à l’occasion de la journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail. Ainsi, 62% des salariés, toutes catégories confondues, disent ressentir de la fatigue et 47% être en situation de détresse psychologique, soit +3 points par rapport à la fin mars. Ils sont même 21% à être en détresse psychologique élevée (+3 également). Un état qui, sans traitement, peut entraîner des maladies psychosomatiques, de l’hypertension artérielle, différents troubles anxieux, la dépression sévère et les troubles addictifs. Les femmes restent les plus touchées puisqu’elles sont 28% à être en situation de détresse psychologique (+6). C’est également le cas des managers, particulièrement sollicités en cette période de crise. Près d’un tiers (30%) sont en détresse psychologique (+10), dont 47% en situation de détresse psychologique élevée (+10) et 70% se disent fatigués à cause du confinement. 

 

En cause : la surcharge de travail. Plus de la moitié des salariés interrogés (51%) ont le sentiment de ne pas avoir de moment de répit et 58% trouvent que les journées de travail sont plus longues qu’avant le confinement. Les premiers présentent un taux de détresse psychologique élevée de 56% et les seconds de 55%. L’anticipation d’un rattrapage du retard lié à la perte d’activité y est pour beaucoup. En effet, 53% des sondés déclarent qu’on leur demande plus de travail pour compenser la perte d’activité. Une situation aggravée par les conditions de vie : 60% des personnes confinées dans un logement de moins de 40 m2 sont en situation de détresse psychologique (+35) tandis que les salariés confinés avec leurs enfants sont 24% à se déclarer en situation de détresse psychologique (+2). Si 45% des répondants déclarent que la direction démontre sa préoccupation pour la prévention du stress par son implication et son engagement (+14), 41% affirment néanmoins ne pas savoir vers qui se tourner au sein de l’entreprise pour parler de leur stress (69% dans le secteur public). La prise en compte de la santé et des conditions de travail des salariés est un enjeu crucial pour les employeurs dans la mesure où 66,4% des salariés estiment que la façon dont l’entreprise se préoccupe de leur bien-être conditionnera leur engagement au travail lors du déconfinement.

Nathalie Tran,