Bien que le Président de la République ait évoqué le caractère «essentiel» des livres et de la lecture, les librairies ne font en effet pas partie des commerces dits «essentiels» qui ont le droit de rester ouverts durant la période de confinement.
«Si la vente de livres en librairie n’est pas «indispensable» à la vie de la nation, pourquoi la vente de livres par Amazon ou un hypermarché l’est-elle?», s’interroge le Syndicat des libraires (SLF) qui demande l’interdiction des ventes sur Amazon et dénonce les conditions d’hygiène de la chaîne logistique d’Amazon. «La poursuite des commandes et des retraits de livres via la grande distribution ou Amazon représente une hérésie sanitaire et une concurrence déloyale et nous appelons le gouvernement à y mettre fin.
Alors que les libraires, commerces fragiles économiquement, risquent de payer un très lourd tribut à cette crise, leurs concurrents de la grande distribution et d’Internet en profitent pour accroître encore davantage leurs bénéfices.» Les ventes en hypers et via les sites d’e-commerce Amazon ou Fnac représentent environ la moitié des ventes de livres.
Bruno Le Maire, qui estime à titre personnel que les librairies sont un «commerce de première nécessité», s’est dit ouvert à étudier la possibilité de mettre en place un «cadre spécifique», «si les lecteurs viennent un par un pour acheter leur livre et repartir immédiatement», a-t-il envisagé avec prudence, tout en rappelant que «le principe clé reste la sécurité sanitaire et la stricte application de ses règles».