Sur fond de difficultés financières, le distributeur nordiste pose à plat son organisation et annonce, ce 14 janvier, un plan de départs volontaires qui conduirait à la suppression de 667 emplois répartis entre le groupe Auchan retail et la société Auchan retail France. Une conséquence du plan Auchan 2022 visant à transformer le groupe, aux dires de son patron qui s'est confié à LSA. Explications.
« Notre modèle de distribution est issu d’un schéma datant des années 60, 70 qui avait bien peu évolué. Nous avons tardé à nous adapter… Il nous faut aujourd’hui gagner en agilité et en efficience», explique en guise d’introduction à LSA Jean-Denis Deweine, directeur général d’Auchan Retail France, "et la conséquence de ce plan de transformation, c’est un plan de départs volontaires", nous confirme le DG.
Les rumeurs circulaient depuis longtemps autour de coupes dans les effectifs. La direction a dévoilé l’information ce mardi 14 janvier aux instances représentatives du personnel, à l’occasion de trois comités sociaux et économiques (CSE) qui se sont tenus simultanément à 9 heures. Pourquoi trois ? Il s’agit du nombre d’entités juridiques impliquées dans le projet de réorganisation amorcé par le groupe.
"517 suppressions nettes d'emploi"
Sont concernés les salariés des fonctions siège et produits d’Auchan Retail et d’Auchan Retail France, ainsi que les services supports de l’organisation commerciale territoriale des activités françaises. "Le plan de départ pourrait conduire à la suppression nette de 517 emplois », a annoncé Jean-Denis Deweine.
Dans le détail, 677 postes pourraient être supprimés (dont 652 actuellement occupés) sur un périmètre qui comprend 4 000 collaborateurs au total « et 135 postes pourraient être créés afin de nourrir ces nouvelles compétences dont nous avons besoin pour s’adapter aux nouvelles attentes du consommateur », assure Jean-Denis Deweine, parlant d'un vaste chantier à mener sur l'offre et le digital, les deux fers de lance du projet Auchan 2022 initié par Edgard Bonte, président d'Auchan Retail.
Quels services et quelles fonctions seront dans un premier temps touchés par ces réductions d’effectifs ? A ce jour, la direction ne délivre pas de précisions. Elle entame aujourd’hui un processus de négociations avec les instances syndicales dans le but d’affiner les réductions d'effectifs à prévoir et les conditions de départ.
10 magasins déjà cédés sur les 21
L’enseigne appartenant à l’association familiale des Mulliez (AFM) explique écrire une autre page de son histoire. Il faut dire qu’Auchan Retail en a grandement besoin. Le groupe accuse une baisse de plus de 1,1 milliard d’euros sur l’exercice 2018. Et a en outre vendu, au mois d’avril 2019, 21 magasins. "Il n'est pas question d'aller au delà des 21 cessions de magasins qui n'étaient pas rentables au vu de notre modèle d'exploitation et il n'y aura pas de fermeture de magasins en 2020", affirme Jean-Denis Deweine, qui précise qu'à ce jour, sur les 21 unités vendues,"10 ont déjà été cédées, 400 salariés ont pu être repris, 400 emplois ont été supprimés".
Jean-Denis Deweine espère retrouver l’équilibre financier en 2022 avec une ambition de 6% de taux de marge d’Ebitda à cette date. Reste à savoir si le plan stratégique Auchan 2022, prévoyant de nombreux projets pour faire évoluer ses hypermarchés qui ont fragilisé le groupe, suffira pour rebondir...