CARREFOUR : REPLI DES VENTES EN FRANCE AU TROISIÈME TRIMESTRE

Rédigé le 23/10/2019


(AOF) - Carrefour a dégagé au troisième trimestre, un chiffre d’affaires (pre-IAS 29) de 20,199 milliards d’euros, en croissance de 2,3% à magasins comparables. Les ventes en France sont légère baisse sur la période (-0,9% en comparable), compte-tenu du fort historique selon le groupe (au troisième trimestre 2018, la hausse était de 1,6%), mais aussi de la réduction de l’intensité promotionnelle et d’investissements prix, notamment en hypermarché.

En Europe (+0,4% en comparable), l'amélioration séquentielle se confirme avec la meilleure croissance comparable réalisée depuis l'annonce du plan Carrefour 2022, et la dynamique commerciale continue en Amérique latine (+12,8%).

"Le Groupe est très satisfait de la dynamique de transformation enregistrée au cours de ce 3ème trimestre et plus largement depuis le lancement du plan Carrefour 2022. Cette solide dynamique et les premiers résultats renforcent la confiance dans la stratégie poursuivie", a expliqué distributeur.

 

Ainsi, Carrefour réaffirme ses ambitions et confirme les objectifs financiers du plan Carrefour 2022, à savoir ; un plan d'économies de 2,6 milliards d'euros en année pleine à horizon 2020 ; 4,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires e-commerce alimentaire en 2022 ; 4,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en produits bio en 2022 ; l'objectif de cession de 500 millions d'euros d'actifs immobiliers non stratégiques d'ici 2020 a été atteint en octobre 2019.

Le groupe a par ailleurs confirmé ses objectifs opérationnels.

 

Carrefour - Les points à retenir

- Premier distributeur alimentaire européen et deuxième mondial ;

- Activité de 88,24 Mds€ concentrée sur quatre grands marchés, France pour 47 % des ventes, le reste de l'Europe -Belgique, Espagne et Italie- pour 28 %, l’Amérique latine -Brésil essentiellement- pour 18 %, puis l’Asie pour 7 % ;

- Ambition de devenir le leader de la transition alimentaire pour tous avec focus sur les produits frais et bio ;

- Partenariats stratégiques -avec Google, opérationnel pour les ventes par mobiles et enceintes connectées, et avec Tesco et Système U, pour les achats ;

- Situation financière confortable, permettant le service du dividende, de 0,49 € malgré la perte nette du groupe.

Carrefour - Les points à surveiller

- Impact négatif des devises, notamment le real brésilien ;

- Forte montée de la concurrence e-commerce de la part de plateformes digitales moins taxées ;

- En France, recul de la marge opérationnelle affectée par la contre-performance des hypermarchés et risques sociaux liés au plan de réduction des effectifs ;

- Difficultés à l’international –Chine ou Brésil ;

- Impact négatif des charges de transformation sur le résultat net ;

- Manque de visibilité sur le résultat opérationnel 2019 ;

- Tensions entre actionnaires et turn-over trop rapide des présidents.

- Sensibilité au pouvoir d’achat des consommateurs, aux risques géopolitiques en Europe, aux autorisations réglementaires d'ouvertures de magasins ;

- Stratégie de reconquête détaillée dans le plan « Carrefour 2022 » : une organisation simplifiée et multicanal, avec plan de départs volontaires en France (3000 personnes) et partenariats type Fnac-Darty, Showroomprivé ou Tencent en Chine - des gains de productivité et en compétitivité par des investissements de 2 Mds€ par an dans la compétitivité commerciale et le développement de la marque propre, par réduction des coûts renforcée à 2,8 Mds€ dès 2020 et une réduction du parc ex-DIA - la création d’un univers omnicanal par ouverture de 2 000 magasins de proximité dans les 5 prochaines années dans les grandes métropoles, l’accélération du format Cash & Carry avec 20 nouveaux Atacadão par an au Brésil, la conversion de 16 hypermarchés en Maxi en Argentine, et l’expansion de Promocash en France depuis 2018, par les investissements dans le digital, à hauteur de 2,8 Md€ d’ici 2022 avec un objectif de 5 Mds€ de chiffre d’affaires dans l’e-commerce alimentaire d’ici 2022 - l’amélioration de la qualité alimentaire avec pour objectif 1 M de consommateurs supplémentaires de produits frais en France d’ici 2022, 5 Mds€ de ventes dans le bio et 1/3 des ventes via des produits marque Carrefour d’ici 2022 ;

- Capacité des pouvoirs publics à imposer une taxation aux plateformes de commerce digitales ;

- Evolution des parts de marché en France, Brésil et Espagne, les 3 pays clés du groupe avec les 8/10èmes du résultat opérationnel courant ;

- Capital détenu par 4 actionnaires de référence à hauteur de 28,4 % : la famille Moulin, également propriétaire des Galeries Lafayette (13 % des actions et 15,9 % des droits de vote), Stanhore international (7.7 % et 10,1 %), Cervina Europe (5,1 % et 7,8 %) et le Groupe Arnault (8,8 % et 8,2 % ).

Distribution généraliste 

Le e-commerce alimentaire se développe fortement en France. Mi-2018 selon l'institut Nielsen ce mode de consommation représentait 6,6% des achats quotidiens en ligne sur notre territoire, contre 4,7% aux Etats-Unis, 6,3% au Royaume-Uni et seulement 0,7% en Allemagne. Certains analystes estiment que l'e-commerce alimentaire devrait représenter 8,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2020 et culminer à 13,5 milliards en 2025. Le taux de croissance annuel moyen est estimé à 11%. Au sein du e-commerce la livraison à domicile devrait prendre peu à peu le pas sur le Drive, notamment dans les grandes agglomérations. En 2017, les ventes du drive s'établissaient à 3,8 milliards d'euros contre 2,2 pour la livraison. Certains experts prédisent qu'en 2025, la livraison représentera 8 milliards d'euros, contre 5,5 milliards pour le drive.