Le numéro deux français de la grande distribution alimentaire est-il présent dans trop de pays et trop d’activités ? Son PDG, Alexandre Bompard, semble le penser, et s’est lancé dans une « revue d’actifs sans tabou » pour de multiples raisons. La Pologne et l'Argentine font partie des pays pour lesquels une banque est mandatée.
Le contexte
- Après s’être internationalisées très vite aux alentours de 2000, les enseignes alimentaires ont fait machine arrière. Tesco quitte la Chine, la Thaïlande et la Malaisie en 2020, Carrefour et Auchan se désengagent de l’Asie entre 2019 et 2022.
- Chez Carrefour, la rentabilité des « autres pays d’Europe », Espagne, Italie, Belgique et Roumanie, s’est dégradée avec un résultat opérationnel courant (ROC) en baisse de 34 % en 2024.
- Alexandre Bompard n’a jamais caché sa volonté de se recentrer autour de trois marchés stratégiques et de privilégier la franchise pour le développement à l’international.
Au milieu de l’été, la nouvelle est tombée : Carrefour a trouvé preneur pour céder sa filiale italienne et ses 1 200 magasins. L’heureux (ou malheureux ?) élu est peu connu. Il s’agit de NewPrinces Group, un producteur et distributeur de marques alimentaires, qui possède une trentaine d’usines, pour un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros dont plus de la moitié en Grande-Bretagne.
Cet inconnu a coiffé au poteau Lidl et Esselunga, également candidats. Il n’empêche, cela reste un sacré pari, nécessitant des investissements importants (l’acheteur remet 200 millions d’euros sur la table). « NewPrinces a une réputation d’aventurier », commente un proche du dossier. Surtout, le commerce physique n’est pas son premier métier et sur les 1 200 magasins rachetés, 900 sont en franchise.
En revanche, l’annonce de cette vente ne surprend personne. D’abord parce que, depuis son arrivée dans la botte en 1972, c’est la troisième fois que Carrefour jette l’éponge. Ensuite parce que Carrefour rencontre des difficultés dans ce pays où sa part de marché reste faible.