Licenciements : les cadres se sentent "de plus en plus" menacés, selon une étude

Rédigé le 04/02/2021


La crise sanitaire entretient un climat d'incertitudes et de craintes. Cela s'applique également chez les salariés cadres du secteur privé, qui, selon une étude publiée mercredi 3 février par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), "se sentent de plus en plus menacés par le risque de licenciement".

Au mois de septembre, 19% des cadres étaient inquiets pour leur emploi. En décembre, ils sont près de 24%, ainsi un quart des cadres du secteur privé craignent de perdre leur emploi. D'après l'Apec, près de six cadres sur dix (57%) jugent désormais "risqué" de changer d'entreprise.

"L'inquiétude est croissante quant au risque de perdre son poste et aux conséquences dans ce climat de crise d'une perte d'emploi", a souligné Gilles Gateau, directeur général de l'Apec. La crainte d'être licencié est plus forte chez les moins de 35 ans, dont près de trois sur dix (28%) se sentent menacés. Une inquiétude partagée par un quart des cadres plus âgés, de 55 ans et plus, (25%).

Parmi les cadres au chômage, même hausse puisque 76% d'entre eux sont inquiets concernant leur recherche d'emploi, en raison notamment "des confinements successifs" et de "l'incertitude" sur "l'évolution de la crise sanitaire", relève l'Apec.

40% des entreprises voulant recruter ont annulé

Autre source de leur inquiétude, les cadres "sont également de plus en plus nombreux à travailler dans une société ayant licencié des salariés ou annoncé de futurs licenciements depuis le début de la pandémie", explique l'étude. Un "cas de figure plus fréquent dans le secteur de l'industrie", note l'Apec.

Malgré la crise, "des projets de recrutement se sont tout de même concrétisés" fin 2020 dans les entreprises. 10% ont "recruté au moins un cadre au quatrième trimestre", selon l'étude. Mais 40% des entreprises qui avaient l'intention de recruter un cadre en 2020 ont "annulé ce projet" ou l'ont "décalé à 2021". L'Apec note également "de très fortes disparités selon les secteurs d'activité", par exemple une baisse "beaucoup plus prononcée" dans l'industrie automobile et aéronautique (-50%) que "dans l'industrie pharmaceutique" (-17%).

Cette étude repose sur une enquête en ligne menée en décembre auprès d'un échantillon représentatif de 2.000 cadres du secteur privé (avec ou sans emploi), sur une enquête téléphonique réalisée en décembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 entreprises du privé employant au moins un cadre, ainsi que sur les offres de postes de cadres publiées sur apec.fr en 2019 et 2020.

sarah belien