Moins de déplacements, plus de télétravail : la crise ancre de nouvelles habitudes en Ile-de-France

Rédigé le 12/10/2020


Une enquête du cabinet Inov360 confirme l’engouement pour le vélo, un phénomène qui, contrairement à la désaffection des transports publics, pourrait s’installer dans la durée.

On s’est demandé, à la fin du confinement, ce qu’il resterait de cette période et si la pandémie de Covid-19 allait, à terme, changer notre quotidien. Une enquête du cabinet d’études Inov360, menée auprès de 3 850 Franciliens interrogés à trois reprises depuis juin, révèle comment de nouvelles habitudes prises au travail et dans les transports commencent à s’installer dans la durée.
Bien sûr, la crise n’est pas terminée, mais « les gens n’ont pas nécessairement envie d’un retour en arrière », décrypte Vincent Pilloy, cofondateur du cabinet, qui note notamment « une vraie rupture » pour les déplacements en Ile-de-France. « Le télétravail, la télémédecine, le téléconseil ne sont pas près de disparaître non plus, complète Jérémy Courel, économiste à l’Institut Paris Région, l’un des 22 organismes partenaires de l’étude. Et plus la crise dure, plus ces nouvelles pratiques vont s’ancrer. »
Avant, c’était le temps où l’on s’estimait heureux d’avoir deux vendredis par mois pour terminer de rédiger ses dossiers à la maison. Seulement 22 % des personnes interrogées pratiquaient le travail à distance. Or, le confinement a montré que le télétravail peut concerner un très grand nombre de Franciliens et que la pratique peut s’étendre, une fois la crise passée.
« Désaffection conjoncturelle pour les transports »
Début juillet, plus de la moitié des salariés (54 %) étaient toujours en télétravail. Au retour des grandes vacances, la tendance s’est légèrement inversée. Parmi les 53 % qui sont retournés au travail, 60 % n’avaient pas le choix car leur métier ne le leur permettait pas. Mais pour les salariés qui télétravaillaient encore – à raison de deux jours par semaine en moyenne –, la situation était plutôt appréciable. La quasi-totalité d’entre eux (91 %) plaident ainsi pour une alternance entre travail à la maison et travail au bureau. Et, dans l’idéal, ils aimeraient pouvoir être plus de deux jours par semaine à distance.
« Il y a un terreau très favorable au changement, un climat propice à la mise en place de solutions plus durables », analyse Vincent Pilloy, cofondateur du cabinet d’études Inov360
Cette généralisation du télétravail a considérablement modifié les déplacements en région parisienne : les Franciliens disent bouger beaucoup moins qu’avant. Près de la moitié (42 %) ont réduit leurs trajets domicile-travail. Et parmi ceux qui, avant, avaient des déplacements professionnels, 68 % y ont en partie renoncé. Même les trajets pour les loisirs ont chuté de plus de la moitié. Cette baisse des trajets habituels peut, en revanche, entraîner une hausse des déplacements de proximité en voiture.

Par Emeline Cazi