CORONAVIRUS: OLIVIER VÉRAN EXHORTE LES ENTREPRISES À AVOIR RECOURS AU TÉLÉTRAVAIL

Rédigé le 28/09/2020


Alors que seulement 10% des salariés travaillent aujourd'hui à domicile, le ministre de la Santé estime ce dimanche qu'il "ne faut pas avoir peur du télétravail".
La reprise de l'épidémie de Covid-19 en France pousse le gouvernement à inciter de nouveau les entreprises à recourir au télétravail. "Il ne faut pas avoir peur du télétravail" pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, a martelé ce dimanche le ministre de la Santé Olivier Véran, assurant qu'il fallait même l'encourager dans les zones d'alerte renforcée (comme Paris) et maximale (comme Marseille).

Le télétravail "est recommandé et très encouragé, dès que c'est possible, pour les gens porteurs de maladie, dans les zones d'alerte renforcée et les zones d'alerte maximale", a détaillé Olivier Véran au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

"C'est une mesure importante et c'est une mesure efficace, dans le sens où le télétravail, ça fonctionne", a-t-il assuré. "On ne peut pas être derrière chaque entreprise", a assuré le ministre de la Santé. "Il y a aussi le bon sens qui opère". "Quand vous êtes à la tête d'une entreprise (...) qui peut tourner avec des salariés qui travaillent de la maison, c'est à vous de les encourager", a-t-il insisté.
Le patronat a finalement accepté mardi d'ouvrir une négociation sur le télétravail, avec une première réunion programmée le 3 novembre, une décision saluée prudemment par les syndicats qui réclament de cadrer cette pratique massivement utilisée depuis mars pour éviter la propagation du Covid-19.

Les entreprises peu motivées?

Dans les faits, seulement 10% des salariés sont en télétravail aujourd'hui contre 1 sur 2 en mai. C'est à peine plus que la moyenne avant la crise sanitaire où 7% des salariés français pratiquaient le télétravail selon une enquête du Forum Vies Mobiles. Un taux particulièrement bas qui place la France en queue de peleton européen.

Selon la dernière étude en date (2010), le taux moyen de télétravail dans l’Union européenne était d’environ 20%.

Pour autant, si le télétravail n’est plus la norme, il "peut rester une solution à privilégier en cas de circulation active du virus", souligne le gouvernement. Ce qui est le cas aujourd'hui.

Mais visiblement, les directions d'entreprises sont réticentes à l'autoriser, comme avant la crise sanitaire. Si certains groupes comme ADP, PSA ou Orange généralisent le recours au télétravail à l'issue de négociations internes, la très grande majorité des entreprises semblent assez peu motivées. L'aggravation de la situation sanitaire pourrait les inciter à changer d'avis.

Olivier Chicheportiche avec AFP