La Halle, Camaïeu, Naf Naf, André… Plus de 14 000 emplois menacés dans l’habillement

Rédigé le 29/05/2020


Mardi noir dans l’habillement. Au matin du 26 mai, la direction de La Halle a annoncé aux élus du personnel qu’elle demandera la conversion de sa procédure de sauvegarde, ouverte le 21 avril, en redressement judiciaire, début juin. En jeu : l’avenir de 5 391 employés.

Quelques heures après, Camaïeu a dévoilé avoir été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lille, confirmant les informations de La Voix du Nord. L’enseigne de prêt-à-porter féminin emploie 4 263 personnes, dont 3 884 en France et 451 à Roubaix, au sein de son siège.

C’est un poids lourd du marché en Europe, avec 832 magasins, dont 634 dans l’Hexagone. La direction de Camaïeu espère présenter un plan de continuation. L’enseigne au chiffre d’affaires de 677 millions d’euros rejoint ainsi le sort de Naf Naf, autre figure de l’habillement placée en redressement judiciaire le 15 mai. Plus de 1 170 salariés attendent de savoir qui de SY International ou de Beaumanoir sera retenu, début juin, par le tribunal de commerce de Bobigny, pour reprendre cette enseigne de 380 succursales.

Mardi, devant les juges du tribunal de commerce de Montpellier, se déroulait aussi une audience d’Orchestra Prémaman, distributeur de mode enfantine, placé en redressement judiciaire le 29 avril. Près de 2 900 salariés sont concernés.

Enfin, les 600 salariés d’André ont appris, mardi 26 mai, qu’ils devront patienter. Les juges ont repoussé le dépôt des offres de reprise de l’enseigne de chaussures au 22 juin. La chaîne est en redressement judiciaire depuis début avril.

Manque à gagner

En tout, ce sont plus de 14 000 salariés qui sont concernés par la crise dans laquelle s’enfonce le secteur de la mode de grande diffusion. Nombre de ces enseignes se débattaient déjà avant la mise en place des mesures de confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Car le marché est en recul depuis une douzaine d’années. Dès lors, la fermeture imposée par l’Etat pendant deux mois a accéléré leur chute.

Camaïeu, groupe détenu, depuis 2019, par les fonds Farallon, Carval, Pimco et CVC, ses anciens créanciers, martèle qu’il était en train de « mettre en place son plan de transformation » et de boucler un « accord de financement avec ses actionnaires et ses banques », début mars. Mais la fermeture de ses 834 magasins pendant deux mois lui a fait perdre 162 millions d’euros de recettes. Et le groupe affirme ne pas être parvenu à obtenir un prêt garanti par l’Etat pour surmonter ses problèmes de trésorerie.

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