Belgique: Ça coince chez Lidl et dans la logistique de Carrefour

Rédigé le 08/04/2020


La rencontre syndicats-direction de Lidl n'a rien donné ce lundi. Chez Carrefour, le sous-traitant Logistics Nivelles refuse toute prestation d'heures supplémentaires sans gratification.

Après les remous sociaux de la semaine dernière, le climat s'est globalement apaisé dans la distribution. Place à la finalisation des préaccords déjà conclus. Restent à ce stade deux points chauds: chez Lidl, où les discussions entre syndicats et direction sur des compensations pour le personnel n'avancent guère, et chez Carrefour,où la logistique se rebiffe.

Une nouvelle rencontre, lundi après-midi, entre syndicats et direction de Lidl n'a pas permis de rapprocher les positions. En début de soirée, les interlocuteurs ont arrêté les frais et ont convenu de se retrouver mardi après-midi. Pour rappel, les syndicats stigmatisent la pingrerie de la direction du discounter, jugeant ses propositions "à des années-lumière de ce qu’offrent d’autres enseignes à leur personnel".

Covid dans l'entrepôt

Chez Carrefour, c'est en amont que survient une poussée de fièvre. Depuis vendredi, les travailleurs de Logistics Nivelles, ex-filiale logistique de Carrefour externalisée en 2005 et détenue aujourd'hui par le groupe allemand Kuehne + Nagel, réclament des mesures de sécurité supplémentaires et des compensations pour le personnel. Ce dépôt, qui approvisionne les magasins Carrefour de Wallonie et de Bruxelles, emploie plus de 500 salariés.

40%
D'ABSENTÉISME
Chez Nivelles Logistics, un taux d'absentéisme de plus de 40% a entraîné une accumulation d'heures supplémentaires.

L'inquiétude est montée la semaine dernière lorsqu'un travailleur a été déclaré positif au Covid-19. Les entrepôts ont été désinfectés, mais le personnel craint que d'autres salariés aient été contaminés. S'ajoute à cela une accumulation d'heures supplémentaires engendrée par un taux d'absentéisme de plus de 40%. "Le nombre d'heures supplémentaires prestées est bien supérieur à ce que permet la législation", souligne Didier Lebbe, permanent CNE.

Mêmes compensations

Les syndicats exigent un renforcement des mesures de sécurité et que le personnel de Logistics Nivelles reçoive les mêmes compensations que les salariés de Carrefour. Mais le distributeur renvoie la balle chez Kuehne + Nagel.

"On veut bien agir de façon responsable, mais il faut alors que tout le monde le soit. Que ceux à qui cette crise rapporte de l'argent fassent aussi un effort."
DIDIER LEBBE
PERMANENT CNE

Une réaction jugée "inacceptable" par les syndicats, qui réclament un effort de Carrefour, seul client de Logistics Nivelles. "Avant la crise, l'entrepôt travaillait déjà à flux tendu. On veut bien agir de façon responsable, mais il faut alors que tout le monde le soit. Que ceux à qui cette crise rapporte de l'argent fassent aussi un effort", lance Didier Lebbe.

Une nouvelle rencontre est prévue vendredi. D'ici là, le personnel ne prestera plus d'heures supplémentaires et donnera la priorité au nettoyage de l'entrepôt. Sans avancée, les produits non prioritaires pourraient ne plus être expédiés.