CASINO VA ACCÉLÉRER LE LANCEMENT DES MAGASINS SANS CAISSIERS

Rédigé le 19/01/2020


L'enseigne, qui a été impactée par les grèves de ces dernières semaines, a annoncé une baisse de ses ventes pour l'année 2019.

 

2019 n'aura pas été une très belle année pour Casino. L'enseigne, qui a publié jeudi un chiffre d'affaires 2019 en faible hausse en données comparables et qui se retrouve pénalisée en France par les mouvements sociaux de décembre, compte sur le déploiement "rapide" de magasins pouvant fonctionner sur des plages horaires élargies, sans caissiers, pour gagner de nouveaux clients. L'an dernier, le groupe de distribution a enregistré des ventes en baisse de 5,46% à 34,6 milliards d'euros, une fois retirée du périmètre l'activité de son enseigne discount Leader Price, en cours de cession à l'allemand Aldi.

Sur l'année, et hors Leader Price, l'activité des enseignes du groupe en France est en repli de 2,8%, et ce n'est que grâce à une bonne dynamique de ses filiales sud-américaines (+5%) que Casino peut dégager une légère croissance totale sur l'année (+0,9%). "Les grèves de décembre dans les transports ont (affecté) l'ensemble des enseignes" en France, a ainsi souligné David Lubek, le directeur financier de Casino, lors d'une conférence téléphonique, en précisant qu'elles avaient pesé pour environ 2% sur le chiffre d'affaires du quatrième trimestre.

Sur cette même période, l'activité du secteur distribution en France a ainsi perdu 4,3%. Même Cdiscount, la filiale de commerce en ligne de Casino, a pâti des grèves (-3,3%). Ces mouvements sociaux ont eu également pour conséquence la révision par le groupe à la baisse, de 10% à 5%, de sa prévision d'estimation de la croissance du résultat opérationnel courant (ROC), l'indice phare du secteur, et ce "en absorbant environ 70 millions d'euros de loyers additionnels liés au plan de cession" des actifs non-stratégiques du groupe.

Cependant, et malgré les grèves, le groupe dit avoir bénéficié en fin d'année de "l'accroissement du trafic clients grâce au déploiement rapide des magasins autonomes dans (ses) enseignes", précise-t-il dans un communiqué. Cette technologie, déployée d'abord chez Franprix et Monoprix et désormais en supermarchés, permet d'ouvrir "de manière automatisée sur des horaires très larges les magasins concernés (tard le soir, le dimanche, parfois 24H/24), de répondre aux nouvelles attentes des clients et recruter de nouveaux clients sans effort promotionnel", selon la même source.

Une réponse à "un besoin des clients"

"Avec plus de 300 magasins déployés à fin 2019, ce nouveau service a permis un accroissement du flux client (+0,8% au 4e trimestre en France, meilleure performance depuis cinq trimestres) et le maintien de ventes globalement stables à magasins comparables, malgré un contexte marqué par les mouvements sociaux et une baisse de la confiance des ménages en décembre", souligne le groupe. Le déploiement de l'autonomisation des points de vente du groupe va se poursuivre au cours du premier trimestre 2020, "avec l'objectif de couvrir la moitié du parc hypermarchés et supermarchés".

Interrogé sur le fait que ces magasins autonomes suscitaient beaucoup de contestations, notamment syndicales, pouvant notamment affecter l'image du groupe, David Lubek s'est dit convaincu qu'ils "répondaient à un besoin des clients" et que c'était bon pour la pérennité du magasin", et donc pour l'emploi de ses salariés. "En offrant ainsi un service unique à ses clients, le groupe poursuit sa stratégie de différenciation et l'adaptation de son 'business model'", souligne Casino. Le groupe est également revenu sur ses programmes de restructuration et de diminution de sa dette, confirmant notamment ses objectifs de plans de cessions en France de 2,5 milliards d'euros à fin mars 2020, "dont 2,1 milliards ont été signés à ce jour", et 4,5 milliards d'ici à fin mars 2021.

Quant aux négociations en cours, débutées mi-septembre avec le spécialiste allemand du "discount" Aldi pour lui céder Leader Price, en perte de vitesse, et qui de fait, "dans le cadre du processus en cours, a été classé en activité abandonnée" pour les comptes 2019, David Lubek a répondu qu'il ne ferait pas de commentaire. Mais l'objectif du groupe reste d'arriver "au bout de ces discussions dans de bonnes conditions", a-t-il souligné.

Capital