Les ventes de Carrefour ont progressé en France à la faveur de la crise sanitaire

Rédigé le 18/02/2021


A l’heure où la crise due à la pandémie de Covid-19 a entraîné des pertes sans précédent pour certains géants français, à l’image d’Air France-KLM, les résultats de Carrefour ont de quoi faire des envieux. Annoncé jeudi 18 février, le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 7,8 % à périmètre comparable, à 78,6 milliards d’euros.
Le groupe de grande distribution, dont le projet de rachat par le canadien Alimentation Couche-Tard s’était heurté le mois dernier à l’opposition du gouvernement français, a par ailleurs enregistré un résultat opérationnel courant (ROC) annuel de 2,173 milliards d’euros, en hausse de 16,4 %.
Fermeture des cantines et restaurants
Comment expliquer une telle croissance des ventes en pleine crise sanitaire ? Les restrictions liées à la lutte contre l’épidémie de Covid-19 ont contraint une part importante des consommateurs à passer plus de temps à leur domicile et donc à accroître leurs dépenses alimentaires en grande distribution. A données comparables, la hausse des ventes du géant de la distribution a ainsi atteint 18,2 % au Brésil, où les consommateurs mangeaient très souvent en dehors de leur domicile le soir avant la crise.

Pour des raisons un peu similaires, notamment la fermeture des espaces de restauration (restaurants, restaurants d’entreprise, cantines…) pendant une partie de l’année, les ventes annuelles ont connu une « dynamique soutenue en Espagne (+ 7,1 % de ventes) et en France (+ 3,6 %), où tous les formats, notamment les hypermarchés, sont en croissance », a expliqué Matthieu Malige, directeur exécutif finances et gestion de Carrefour lors d’un point de presse.

Un nouveau plan d’économies annoncé
L’année 2020 a aussi permis à Carrefour d’atteindre l’objectif de 3 milliards d’euros de réduction des coûts qu’il s’était fixé dans le cadre de son plan de transformation. Dans la foulée, il a annoncé viser 2,4 milliards d’euros d’économies de coûts supplémentaires en année pleine à l’horizon 2023, ainsi qu’une génération de trésorerie disponible (free cash-flow) supérieure à 1 milliard dès cette année.
« Nous sommes confiants pour l’avenir et traduisons cette confiance par de nouveaux engagements opérationnels et financiers », a déclaré le président-directeur général, Alexandre Bompard, cité dans le communiqué de résultats.

Depuis 2017, cet ancien dirigeant de Fnac-Darty a restructuré en profondeur le groupe. Il a mis un terme à 500 projets en interne, fermé le réseau déficitaire de l’ancien hard-discounter Dia, vendu sa filiale chinoise, sa filiale d’immobilier logistique Cargo, et le site Internet Rue du Commerce. Les sommes récupérées ont permis d’investir dans les nouvelles technologies et de faire évoluer un parc de magasins bien adapté à l’hyperconsommation de masse d’hier, mais plus aux comportements d’aujourd’hui, avec une méfiance de plus en plus de consommateurs des produits industriels, le cœur de l’offre des grandes surfaces – en témoigne le succès des applications de type Yuka.

« Après presque dix ans d’option de dividende en titres », le groupe s’est par ailleurs dit « en position de normaliser sa politique de dividende » et proposera un dividende au titre de l’exercice 2020 à 0,48 euro par action, « intégralement versé en numéraire ». Un choix qui sera soumis à l’approbation de l’assemblée générale, prévue le 21 mai.

Le Monde avec AFP et Reuters